25 ans de Space Mountain, et plus si affinités

Aujourd’hui Space Mountain fête son 25ème anniversaire, pour l’occasion Nicolas Chavance, partage avec nous son expérience et ce qui a fait de lui un grand fan de cette magnifique attraction.

Space Mountain a 25 ans aujourd’hui. Je devrais plutôt dire que Space Mountain aurait du avoir 25 ans aujourd’hui, mais c’est pas le sujet du jour.
On ne parlera pas du fait que l’attraction est squattée depuis 4 ans par un HyperSpace Mountain sans rapport avec notre sujet. Non on ne le fera pas car on vient de le faire (Voilà c’est fait). Donc Space Mountain, De la Terre à la Lune a 25 ans aujourd’hui.
Peu d’attractions ont eu un impact aussi fort sur la passion des « park-fans » ou même sur les expériences professionnelles de centaines de cast members.
Comme une poignée d’autres, j’ai eu la chance de faire partie des deux mondes.

Il y a 25 ans jour pour jour je n’étais pas à Disneyland Paris.
Internet n’était pas présent dans notre quotidien et l’ouverture de l’attraction n’était relayée que par la télévision, les brochures publicitaires et quelques articles de presse (c’était le siècle dernier…).

En fait j’avais vu Space Mountain fonctionner quelques semaines avant, en avril, sans pouvoir l’essayer. Je me rappelle ne pas avoir été particulièrement frustré, mais par contre je me rappelle avoir été franchement intrigué : par l’architecture, par l’esthétique, l’ambition.
Enfermer un grand huit dans un dôme métallique surmonté d’un canon sorti d’un livre de Jules Verne… Fallait oser.
En 1995 je n’avais que la presse et quelques images à la télévision pour me faire une idée, des images.

Des images tellement abstraites et fantasmées que c’est là, précisément, que le « truc » est né.

En même temps qu’ouvrait une attraction hors-normes, on nous donnait l’occasion de rêver encore plus grand, en attendant de le découvrir en vrai.
Une génération de fans est née en 1995. Un documentaire (Shoot for the Moon), une VHS usée jusqu’à la moelle et plusieurs mois d’attente – voilà la recette du fan de Space Mountain, De la Terre à la Lune ; Il a fallu attendre avril 1996 et un voyage scolaire pour découvrir réellement de quoi il s’agissait.

Un voyage scolaire… Quand j’y repense et que je regarde les photos, je me dis que c’est quand même franchement ironique de voir que c’est l’école qui m’a amené précisément là où mes études allaient s’arrêter quelques années plus tard.
Ce jour là je me suis dit que j’y 1/ reviendrai & 2/ travaillerai.
Quelques années après, je débarquais à Paris pour mes études de Photo/Cinéma, il me fallait un job d’étudiant alors je me tournais naturellement vers Space Mountain.
Quelques heures après j’étais cast member (et carrément plus du tout étudiant). En fait depuis 1995 je n’ai jamais vraiment quitté Disneyland Paris.

Mais pourquoi cette attraction a eu cet effet là ? C’est quoi ce « truc » ?

Dans les années 80-90 les parcs d’attractions on sait ce que c’est.
On sait aussi que Disney en débarquant à Marne la Vallée en 1992 a élevé le niveau de qualité en Europe. Mais en 1995, ça n’a rien à voir. Et peut être plus particulièrement pour une petite génération, trop jeune en 1992 pour comprendre tout ce qui se passait, et pas encore trop âgée en 1995 pour ne plus rêver.

Quand on découvre les publicités à la tv, qu’on aperçoit quelques images et qu’on distille ce qu’est l’attraction, on s’imagine plein de choses.
Construire une attraction aussi grande et à l’architecture si originale, ça ne pouvait que générer du rêve, de l’imaginaire.
La plupart des passionnés qui ont été piqués par le virus Space Mountain à l’époque l’ont été pour cette raison : la capacité à rassembler 3 thèmes majeurs ou personnages qui symbolisent le mieux le « tout ce que l’on peut rêver, on peut le faire » : Jules Verne, Walt Disney & le voyage dans l’espace.

Pourtant on a souvent dit que les décors intérieurs de Space Mountain, De la Terre à la Lune étaient moches – c’est peut-être vrai – mais de toute façons il ne faut pas chercher la réussite de l’attraction de ce côté.
Heureusement car au final, quand on y pense, il ne s’agit que d’un grand huit dans le noir avec quelques décors en carton… Non, la force de l’attraction ne tient pas dans la qualité des décors intérieurs mais véritablement dans sa capacité à créer un moment d’imagination.
Les décors extérieurs installent l’ambiance steampunk/victorienne, le canon impressionne, la file d’attente dans l’obscurité et les cris des passagers font peur, la gare n’a rien d’un manège classique, ni les trains d’ailleurs.
Dès qu’on met son harnais et que le train démarre, le cerveau fait tout, aidé par la musique.
La musique oui… Elle est indispensable à Space Mountain comme le sont les odeurs dans une boulangerie.
C’est la musique dont on se souvient.
C’est elle qui, quelques heures après, reste et nous permet de retracer ce qu’on pense avoir vécu.
La musique géniale de Steve Bramson est la madeleine de Space Mountain, De la Terre à la Lune.

Space Mountain, ou la découverte du travail en équipe.

Et puis un jour l’adolescent un peu beaucoup rêveur grandit un poil et signe pour un job.
La plus grande aventure de la galaxie devient le quotidien.
Un peu comme si Neil Armstrong n’était jamais allé sur la Lune mais qu’il avait décidé de bosser à Orlando comme opérateur d’attraction pour enfant.
Ouch. Ça c’est ce qu’on peut penser vue de l’extérieur.
On entend souvent les gens qui côtoient les cast members demander : « mais c’est ton métier ? » – « et tu fais Mickey ? » – « tu feras quoi plus tard ? » – « Et tu fais des frites ? » (non celui là c’est un autre)… C’est assez curieux à vivre.
C’est amusant et frustrant.
Surtout quand, de l’intérieur, on sait qu’on vit au sein d’une équipe de plusieurs dizaines de personnes, issues de pas mal de pays Européens, âgées de 18 à 30 ans et que tout le monde est venu pour une bonne raison (sa bonne raison).
L’étudiant en Fac de Droit qui paie ses études mais qui vaut mieux que ça (mais qui y est encore 15 ans après), l’Espagnol venu apprendre le français (et depuis marié à une Allemande),… et le rêveur de tout à l’heure, simplement content d’être là où il voulait être quelques années avant.
Ce mélange était génial.

Impossible de résumer cette tranche de vie en un mot, une phrase, un billet sur un blog.
Il y a tellement de souvenirs, de photos, d’images, de sourires et de galères sans noms… qu’on se rend compte que c’est « la vie ».
Et même si c’était pas Hollywood, on en a bien profité… Chacun dans son registre.

Et puis un jour il faut grandir, bouger, « évoluer ».
Et on laisse cette tranche de vie derrière nous, tout en y pensant souvent.

Et puis un jour ils ont décidé qu’ils allaient arrêter les trains vers la Lune et qu’une Mission 2 allait prendre le relais… Et on laisse s’échapper 10 ans de De la Terre à la Lune pour n’en garder que des souvenirs.
Le fait que ça n’existe qu’au passé amplifie la légende, sans doute.

Voilà pourquoi cette attraction a tant marqué. Enfin je crois.

Texte original & Photos : Nicolas Chavance

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